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Quelques rires, beaucoup de larmes mais avant tout un grand moment.

Je me souviens encore avoir la gorge nouée, les poils qui se hérissent et les larmes aux yeux. J’avais cinq ans et je venais d’écouter Queen. Douze années ont passé mais à chaque écoute, les mêmes émotions ressurgissent. Que celui qui n’a jamais pleuré en écoutant l’iconique voix du légendaire Freddie Mercury jette la première pierre !

Comment expliquer le succès public après un échec critique ? C’est très simple. Les critiques cinématographies sont, pour une grande majorité, de mauvais cinéastes dont la minable existence dans l’industrie du septième art ne résulte que de leur faculté à se conforter et s’aveugler dans une masturbation intellectuelle perpétuelle. Non, Bohemian Rhapsody n’est pas un film norvégien primé à Cannes. Et alors ? Dénigrer un film sous prétexte que son réalisateur n’a pas fait assez de plans séquences, de travellings ou fait usage d’autres Viagra techniques pour combler un vide scénaristique relève d’une profonde stupidité. Oui, Bohemian Rhapsody prend des libertés concernant certains événements de la vie de Mercury. Et alors ? Aux dernières nouvelles il s’agit d’une oeuvre inspirée de la vie du chanteur, pas de sa page Wikipédia. Il s’agit d’un film, pas d’un documentaire. Le réalisateur est un artiste, pas un biographe. Ajoutons à cela que le film a été co-produit par Brian May et Roger Taylor et qu’ils ont donc eu un regard sur le projet.

(Pour déceler le vrai du faux, je vous envoie vers cet article)

Le film de Bryan Singer retrace la vie de la « tête chantante » du quatuor anglais, de l’ascension d’un jeune homme excentrique à la fatalité de sa maladie. Le portrait du chanteur n’occulte cependant pas celui des autres membres du groupe dont on retient des personnalités fortes et différentes. Rami Malek -dont la nomination à la prochaine Cérémonie des Oscars ne serait qu’une formalité lui permettant de rapporter la statuette chez lui- nous livre une prestation époustouflante et réussi le pari d’incarner le showman Freddie Mercury avec brio, tant dans sa gestuelle que dans son charisme. 

Le réalisateur a fait le choix de se concentrer principalement sur la musique et les relations du groupe plutôt que sur des déboires individuels, édulcorant ainsi les affres psychologiques, le sexe et la drogue -bien que ces motifs soient tout de même présents. Là où d’aucuns auraient glorifié une icône autodestructrice et se seraient concentrés sur la vie publique du protagoniste -un parallèle peut être fait avec la scène de la conférence de presse-, Singer décide audacieusement de se concentrer sur l’artiste, sur le destin de ce jeune qui refusait d’être placé dans une case  et sur sa glorification éternelle. Notons également la magistrale reproduction de l’historique Live Aid sur lequel se termine le film en apothéose.

Le rôle d’un film est de nous transporter, de nous faire rêver et c’est exactement ce que fait Bohemian Rhapsody. Quelques rires, beaucoup de larmes mais avant tout un grand moment.

Une autre raison d’aller voir ce film ? La beauté outrageante et le charisme éblouissant de Lucy Boynton.

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Bande-annonce :