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Tout commence dans la bibliothèque universitaire de la Columbia University, à New York avec une rencontre. Celle d’Eitan, un jeune chercheur en génétique juif, et de Wahida, une jeune arabe enquêtant sur Hassan al-Wazzan (dit Léon l’Africain), le poète-diplomate de la Renaissance vendu au pape Léon X.
Malheureusement, cette idylle new-yorkaise ne dure pas. Sans même avoir le temps de comprendre la situation, la table de la bibliothèque se métamorphose en table d’opération, accueillant notre protagoniste masculin. Celui-ci fait partie des innombrables victimes d’un attentat commis à Jérusalem. Wahida, à son chevet, sera contrainte d’affronter la famille de l’homme qu’elle aime, ainsi que les autorités israéliennes qui ne la voient qu’à travers son identité arabe.
 
À travers « Tous des Oiseaux », Mouawad a pour objectif de comprendre la psychologies de deux communautés « ennemies », à travers des personnages déchirés par le poids de leur héritage culturel.
 
Portée par des acteurs époustouflants, mention particulière à la jeune et sublime Souheila Yacoub -l’interprète de Wahida- qui est encore élève au Conservatoire, et des dialogues aérés naviguant habillement entre l’anglais, l’allemand, l’hébreu et l’arabe, cette pièce -malgré quelques facilités dramaturgiques- arrive à jouer avec les registres, passant d’une réplique bouleversante et émouvante à un humour noir capable de faire rire une salle pleine.
 
Tel un Shakespeare des temps modernes, narrant une version actuelle de Roméo et Juliette, Wadji Mouawad, avec « Tous des Oiseaux », s’interroge magistralement sur l’influence du conflit israélo-palestinien dans les relations entre juifs et musulmans.
Le dramaturge traite avec brio les questions de l’héritage culturel, de la quête d’identité ainsi que de la dette générationnelle.