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Nous ne pouvons considérer ces cas comme isolés dans une société marquée par une politique du chiffre et une course à la productivité.

C’est au centre SNCF d’Asnières qu’est apparue une superbe idée : gagner de l’argent grâce à la SNCF. Nos paresseux préférés vont donc enfin nous dédommager après tant d’années ? Non, pas vraiment. Ces primes, sous forme de chèques-cadeaux, ne sont attribuées qu’aux agents de l’entreprise publique. L’État a donc décidé de prendre soin de ses travailleurs en leur offrant des promotions ? Non plus. Cette prime vise à récompenser les contrôleurs qui dresseront le plus de contraventions. Un concours « Top lafeur » (LAF = Lutte Anti-Fraude) comme le centre aime l’appeler sur une affiche placardée dans ses locaux.

Mais restons tout de même vigilents. Pour obtenir des points et pouvoir prétendre à ces récompenses, encore faut-il distribuer les bonnes prunes. Les bonnes prunes, ce sont celles qui rapportent de l’argent à l’entreprise surendettée. Ainsi, seules les « CC », contraventions d’un montant de 68 euros qui doivent immédiatement être réglées par l’usager en carte bancaire juste après une infraction, seront prises en compte. Le défi s’intensifie, place à la compétition !

L’indécence est poussée à son paroxysme lorsque l’on apprend que ce même centre propose une salle de détente exclusivement réservée aux salariés « méritants ».

 

Nous ne pouvons considérer ces cas comme isolés dans une société marquée par une politique du chiffre et une course à la productivité.