Les réseaux sociaux ont plus que jamais mis en exergue la consubstantialité de la police et de la violence. L’illusion rétrospective d’un monde meilleur est anéantie : progrès, égalité et cohésion sociale, tout se délabre. Le masque des apparences tombe et, derrière une réalité fantasmée, nous découvrons un monde ancré dans son passé le plus écœurant.
Ces images n’ont besoin d’aucun commentaire. Elles nous renvoient douloureusement aux heures les plus sombres de notre histoire. L’irréfutable preuve, filmée et diffusée, que l’année 2020 nous réserve encore de tragiques surprises. Nous l’espérions révolu, ce temps où des hommes étaient tués pour leur couleur de peau. Malheureusement, à la manière d’une récidive métastatique, il gangrène encore notre époque. Une fois de plus, nous constatons avec dégout et amertume le caractère raciste et mortifère de l’appareil répressif américain.
Il s’appelait George Floyd. Suspecté d’avoir utilisé un faux billet de vingt dollars dans une épicerie locale, il a été condamné à mort par un policier nostalgique de la ségrégation raciale. En réalité, son seul crime a été d’être noir face au racisme structurel états-unien. Ses derniers mots nous ont abattus : « I can’t breathe ». Ils nous rappellent malheureusement ceux d’Éric Garner, un africain-américain tué dans des conditions similaires à New York en 2014. Ils ne sont pas des cas isolés. Ils sont les victimes d’un bourreau qui opère depuis bien trop longtemps : le racisme.
Les réseaux sociaux ont plus que jamais mis en exergue la consubstantialité de la police et de la violence. L’illusion rétrospective d’un monde meilleur est anéantie : progrès, égalité et cohésion sociale, tout se délabre. Le masque des apparences tombe et, derrière une réalité fantasmée, nous découvrons un monde ancré dans son passé le plus écœurant.
Lorsque la justice manque à son devoir, la violence est l’unique recours possible. Longtemps, nous avons pris la plume pour une épée. Malheureusement, on ne combat pas la violence avec de jolis mots. Nous reconnaissons à présent l’impuissance de l’écriture. Elle ne sauve rien ni personne. Elle n’est qu’un témoin et un moyen de diffusion.
Aujourd’hui, nos murs Facebook et Instagram s’habillent en noir en soutien au mouvement Black Lives Matter. Nous partageons ces publications ; et nous avons raison. Mais l’indignation digitale, trop souvent éphémère, ne doit pas sombrer dans les archives de nos timelines après quelques jours. Elle doit perdurer et s’exprimer. Elle ne doit jamais arrêter le combat. Car abandonner, c’est laisser la victoire aux Trump et autres racistes partisans d’un monde révolu et répugnant.
Texte bouleversant.
Dans quel monde vit-on ? Triste société…
Tué pour sa couleur de peau… en 2020 !! Wake up, ça ne peut plus durer !
Quelle sagesse.
L’indignation digitale est éphémère car elle n’est guidée que par l’émotion, sans qu’aucune place ne soit laissée à l’analyse et à la prise de recul. Un peu comme votre article, d’ailleurs. Les « indignés » professionnels se servent de ce type de faits-divers comme faire-valoir, pour clamer haut et fort leur « beauté d’âme » et en retirer quelque éloges (confère les commentaires précédents sur votre article). Ils s’en trouvent ainsi valorisés à peu de frais. Et après, ils passent à autre chose… Pourquoi n’écrivez vous un post sur le suicide des agriculteurs dans notre pays? Ils sont pourtant plus proches de vous et contribuent directement à la vie de la société française. Ils mériteraient que de belles âmes prennent leur plume (et la vôtre n’est pas dénuée de talent) pour les défendre. Il est vrai que ce sujet est moins « bankable » sur les réseaux sociaux…
Pour résumer mon propos, la manière dont Georges Floyd a été tué est abjecte, nous sommes bien d’accord. Mais l’instrumentalisation de son décès est insupportable. Sous-entendre, comme vous le faites, qu’un flic est nécessairement raciste ou violent, et qu’il existe un racisme institutionnalisé dans le monde occidental est, en plus d’être faux, injuste pour nos contrées qui sont beaucoup plus ouvertes et tolérantes que beaucoup de pays dans le monde.
Cher Vassili,
Je me permets tout d’abord de vous remercier pour votre retour et, bien que nos opinions semblent irréconciliables, je tenais malgré tout à vous répondre.
Sachez tout d’abord que je suis choqué que l’on puisse penser que le fait de s’indigner d’une bavure policière et d’un racisme systémique puisse relever d’une volonté narcissique de récolter des « likes » et d’une malhonnêteté intellectuelle. Mon article était dénué de tout intérêt et, quand bien même il l’eut été, ma très faible audience ne m’aurait permis d’assouvir une volonté de « faire le buzz » et de « récolter des louanges », malgré un sujet « bankable ».
Sachez par ailleurs que si je n’écris pas « un post sur le suicide des agriculteurs dans notre pays », c’est aussi par manque de temps. Je suis actuellement étudiant en classe de khâgne, prépare des concours pour la fin de l’année et, contrairement à un éditorialiste ne s’adonnant à nulle autre activité que celle-ci, je ne peux me permettre de commenter quotidiennement l’actualité. Et comprenez bien que le fait de ne pas écrire sur la tragique situation de nos agriculteurs ne signifie pas que je ne m’intéresse pas à leur sort. Ma famille maternelle possédait elle-même quelques petits champs en Normandie et je suis plus que sensibilisé aux difficultés, tant physiques que financières, qu’implique cette profession. Je pourrais également vous parler de ma famille italienne s’efforçant de battre le mil pour manger à la fin du mois, mais cela ne serait pas assez « bankable », pas vrai ? De toute manière, ils ne sont pas « français » et ne vous intéressent pas, je me trompe ?
De plus, je n’ai jamais insinué « qu’un flic est nécessairement raciste ou violent ». J’ai parlé d’appareil répressif étatique et d’un système institutionnalisé qui le sont. Je me permets ainsi de vous renvoyer vers les ouvrages de Louis Althusser.
Concernant votre négation de l’existence d’un « racisme institutionnalisé dans le monde occidental », je ne peux que vous inviter à regarder des statistiques qui, toutes et sans exception, vous prouveront le contraire (qu’il s’agisse du nombre de morts, de difficultés à trouver un emploi un logement, les chiffres et les témoignages sont nombreux).
Je vous souhaite malgré tout une bonne journée et espère que vous vous portez bien en cette période sanitaire particulière.
Bien à vous,
Mattéo Sco
Complètemetn d’accord avec vous Mr Vassili!!! De toute manière les petits bobos veulent juste attirer l’attention et avoir la gloire. Ils ‘en fooutent des vraies questions soialces comme celles des agriculteurs et des sdf FRANCAIS!!
Ils ont voulu la France booboisée de Macron et ba mtn ils l’ont faut plus se plaindre et fallait voter Marine